Le vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur un nouveau texte appelant à un cessez-le-feu « immédiat » dans la guerre entre Israël et le Hamas a été reporté à lundi, ont indiqué des sources diplomatiques, après le veto d'un autre projet de résolution dirigé par les États-Unis.

Les États-Unis, principal allié et soutien militaire d’Israël, ont présenté une résolution mentionnant « l’impératif d’un cessez-le-feu immédiat et durable » et condamnant l’attaque du Hamas du 7 octobre.

La Russie et la Chine ont opposé vendredi leur veto à cette résolution, à laquelle se sont également opposés les États arabes qui n’ont pas exigé explicitement qu’Israël mette immédiatement fin à sa campagne à Gaza.

Le nouveau texte de cessez-le-feu devait être soumis au vote samedi, mais a été repoussé pour permettre de nouvelles discussions, ont indiqué des sources diplomatiques.

Le nouveau projet de résolution, plus dur, consulté par l'AFP, "exige un cessez-le-feu immédiat" pour le mois sacré musulman du Ramadan, qui mène "à un cessez-le-feu permanent et durable" respecté par toutes les parties.

Huit des dix membres non permanents du Conseil ont travaillé sur le projet, qui appelle également à la libération « immédiate et inconditionnelle » des otages capturés par le Hamas et à la levée de « toutes les barrières » à l’aide humanitaire affluant vers la bande de Gaza assiégée.

"En tant que Groupe arabe, nous approuvons et soutenons à l'unanimité le projet de résolution", a déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, qui avait dénoncé le texte proposé par les États-Unis comme étant partial.

Mais l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a exprimé son opposition, affirmant que la résolution mettrait en péril les efforts diplomatiques en cours pour obtenir la libération des otages – la même raison invoquée par les États-Unis avant d'opposer leur veto aux résolutions de cessez-le-feu précédentes.

« Dans sa forme actuelle, ce texte ne parvient pas à soutenir une diplomatie sensible dans la région. Pire encore, cela pourrait en fait donner au Hamas une excuse pour se retirer de l’accord proposé », a-t-elle déclaré.

Le texte de vendredi n’utilisait pas explicitement le mot « appel », mais déclarait simplement qu’un cessez-le-feu était impératif et lié aux pourparlers en cours, menés par le Qatar avec le soutien des États-Unis et de l’Égypte, pour mettre fin aux combats en échange de la libération des otages par le Hamas.

« Si les États-Unis souhaitent sérieusement un cessez-le-feu, alors s'il vous plaît, votez en faveur de l'autre projet de résolution, appelant clairement à un cessez-le-feu », a déclaré le représentant de la Chine, Zhang Jun.

Plus de 1 160 personnes, pour la plupart des civils, sont mortes le 7 octobre lorsque des militants du Hamas ont infiltré Israël lors de l’attaque la plus meurtrière du pays, selon les chiffres officiels israéliens.

Israël s'est engagé à éradiquer le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Plus de 32 000 personnes, pour la plupart des civils, sont mortes dans la campagne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, et les Nations Unies ont mis en garde contre une famine imminente dans le territoire.