Des avions militaires israéliens présumés ont bombardé lundi l'ambassade d'Iran en Syrie dans une frappe qui, selon l'Iran, a tué sept de ses conseillers militaires, dont trois hauts commandants, marquant une escalade majeure dans la guerre entre Israël et ses adversaires régionaux.

Les journalistes de Reuters présents sur place dans le district de Mezzeh à Damas ont vu des secouristes grimper sur les décombres d'un bâtiment détruit à l'intérieur du complexe diplomatique, adjacent au bâtiment principal de l'ambassade iranienne. Des véhicules d'urgence étaient garés à l'extérieur. Un drapeau iranien pendait à un mât près des débris.

"Nous condamnons fermement cette atroce attaque terroriste qui a visé le bâtiment du consulat iranien à Damas et tué un certain nombre d'innocents", a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad, qui a été vu sur les lieux en compagnie du ministre syrien de l'Intérieur.

L'ambassadeur d'Iran en Syrie a déclaré que la frappe avait touché un bâtiment consulaire dans l'enceinte de l'ambassade et que sa résidence se trouvait aux deux derniers étages.

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien a déclaré dans un communiqué que sept conseillers militaires iraniens étaient morts dans l'attaque, dont Mohammad Reza Zahedi, un haut commandant de la Force Quds, une branche d'espionnage étrangère et paramilitaire d'élite.

Israël cible depuis longtemps les installations militaires iraniennes en Syrie et celles de ses mandataires, mais l'attaque de lundi était la première fois qu'Israël frappait le vaste complexe de l'ambassade lui-même.

Il a intensifié ces frappes parallèlement à sa campagne contre le groupe palestinien Hamas soutenu par l’Iran, qui a déclenché la guerre à Gaza avec une attaque contre Israël le 7 octobre qui a tué environ 1 200 personnes et pris 253 otages, selon les décomptes israéliens.

Plus de 32 000 Palestiniens ont été tués lors de l'offensive israélienne à Gaza, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

L'armée israélienne a intensifié ses frappes aériennes en Syrie contre le Corps des Gardiens de la révolution islamique iraniens et le groupe armé libanais Hezbollah soutenu par l'Iran, qui soutiennent tous deux le président syrien Bashar al-Assad.

Israël ne discute généralement pas des attaques de ses forces contre la Syrie. Interrogé sur cette frappe, un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré : « Nous ne commentons pas les informations parues dans les médias étrangers ».

Le New York Times a cité quatre responsables israéliens anonymes reconnaissant qu'Israël avait mené l'attaque.

La mission iranienne à l'ONU a qualifié cette frappe de "violation flagrante de la Charte des Nations Unies, du droit international et du principe fondamental de l'inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires".

Qualifiant cette frappe de "menace importante pour la paix et la sécurité régionales", la mission iranienne a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à condamner l'attaque et a déclaré que Téhéran se réservait le droit "de prendre une réponse décisive".

Le Hezbollah, le groupe libanais considéré comme le mandataire armé le plus puissant de l'Iran dans la région, a promis de riposter. "Ce crime ne sera pas résolu sans que l'ennemi soit puni et se venge", a déclaré le groupe dans un communiqué.